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Comment garder le moral face à la Covid-19, star de tous les médias ?

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Comment garder le moral, alors que la Covid-19 est sans conteste la star qui fait la une de tous les médias ? Cela vous semble vraiment difficile ? Je vous comprends et je n’ai pas l’ambition de vous apporter la ou les solutions miracles, mais simplement de vous donner quelques pistes à explorer pour vous aider.

Quelles sont les principales sources de stress qui jouent sur notre moral ?

Couvre-feux qui démarrent de plus en plus tôt, reconfinements qui se succèdent depuis bientôt un an, variants que l’on dit plus contagieux, voire plus dangereux… Toutes ces contraintes, assorties d’un discours souvent pessimiste, finissent par nous figer dans une attitude passive et résignée.

Sans parler des difficultés financières auxquelles sont confrontées un grand nombre de personnes : étudiants, salariés au chômage, monde du spectacle, restaurateurs… La liste s’allonge au fur et à mesure que les mois passent et l’espoir de retrouver une vie normale semble s’éloigner chaque jour un peu plus. Lorsque le manque d’argent vient s’ajouter au manque de perspectives réjouissantes, garder le moral devient presque « mission impossible ». Et pourtant, dites-vous que nos aînés qui ont connu la guerre et les années d’occupation ont tenu bon pendant de longs mois.

L’objectif de cet article est donc de vous proposer quelques pistes, bien modestes certes, mais souvent efficaces, pour traverser cette période en minimisant l’impact de trois phénomènes induits par cette pandémie : la diminution de nos libertés, l’incertitude sur notre avenir et la peur de la maladie.

Comment garder le moral face à la limitation des libertés ?

Privation de libertéJ’ai décidé d’écrire cet article après avoir entendu les dernières recommandations de nos instances de santé, à savoir qu’il serait préférable de ne plus parler dans les transports en commun ! Nous voilà soudain condamnés au silence pour ne pas risquer d’envoyer dans l’air les très fines particules non retenues par les masques que nous portons.

Plus d’échanges verbaux pendant les longs trajets en train effectués quotidiennement par des milliers de lointains banlieusards. Adieu les parties de cartes pour passer le temps. Un silence pesant va donc remplacer le brouhaha qui régnait parfois et qui, pour certains d’ailleurs, était exaspérant, car ce qui contrarie les uns réjouit les autres. Difficile, me direz-vous, de garder le moral dans de telles conditions.

Je suis d’ailleurs persuadée que même les plus opposés aux conversations téléphoniques dans les transports en commun vont s’élever contre cette recommandation de se taire. Pour une raison évidente : c’est une atteinte supplémentaire à notre chère liberté.

Alors, comment faire pour vivre ce nouvel interdit d’une manière la plus sereine possible ? Eh bien tout simplement en oubliant le côté contrainte pour se concentrer sur le côté positif de cette mesure.

Je comprends que pour certains d’entre vous, toutes les mesures prises depuis bientôt un an apparaissent être en contradiction formelle avec l’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 :

« le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression ».

Mais je vous propose de prendre le temps de réfléchir à l’objectif de cette dernière restriction de liberté, à savoir le fait de se taire dans les transports en commun. Dans le cas présent, elle n’est pas une atteinte à la liberté d’expression qui nous permet de formuler sans crainte nos opinions politiques, religieuses ou autres. C’est tout simplement une recommandation pleine de bon sens au même titre que le port d’un masque ou la distanciation physique.

Aussi, plutôt que de nous lamenter sur cette nouvelle concession, essayons de trouver les bénéfices que nous pourrions tirer de cette mesure si nous acceptons tous de la respecter.

  • Pour ceux qui aiment lire dans le métro ou le train, avouez qu’il est parfois agaçant d’être installé à côté de certains voyageurs qui ne cessent de discuter ou de téléphoner pendant tout le trajet. Certaines voix portent plus que d’autres et même si vos voisins ne parlent pas très fort, cela vous perturbe dans votre lecture.
  • Vous ne lisez pas dans les transports en commun ? C’est peut-être le moment d’essayer la méditation de pleine conscience qui se pratique dans le silence. Fermez les yeux, concentrez-vous sur votre respiration et lâchez prise pendant quelques minutes.

Lorsque cette pandémie ne sera plus qu’un mauvais souvenir, je pense que certains d’entre vous auront la nostalgie du silence qui régnait dans les transports publics !

Comment garder le moral sans une réelle visibilité de notre proche avenir ?

Ce qui nous pèse le plus aujourd’hui est certainement la difficulté de faire des projets à moyen terme. Sera-t-il possible d’aller skier en mars ? Quand pourrons-nous retourner dans les salles de cinéma ou de théâtre ? Personne n’est en mesure de nous répondre. Nous nous retrouvons dans la même situation que ces enfants qui demandent sans cesse à leurs parents « c’est bientôt les vacances » ? « C’est bientôt Noël » ?

C’est extrêmement frustrant, mais cela présente tout de même un avantage non négligeable. Nous sommes réduits à vivre dans l’ici et maintenant. C’est-à-dire que cette situation nous contraint à nous intéresser à ce que nous vivons quotidiennement et à profiter à fond de chacun des plaisirs que nous offre l’existence. C’est le bonheur d’ouvrir ses volets et de découvrir un ciel bleu, c’est le câlin de nos enfants, c’est la soirée passée en tête avec notre conjoint…

Toutes ces menues satisfactions peuvent enfin prendre la place qui leur est due et qui était auparavant occupée par nos projets.

Mon conseil pour garder le moral en cette période difficile  : vivez comme les Finlandais qui sont confrontés à un hiver long et froid avec un très faible ensoleillement et qui, selon la latitude de la zone où se ils trouvent, sont privés de lumière naturelle pendant de nombreuses heures.

Découvrez le hygge, un art de vivre à la finlandaise :

  • Rangez votre intérieur (le désordre n’est jamais propice à la détente !), en essayant de le rendre le plus cosy possible.
  • N’hésitez pas à répartir, sur votre canapé et vos fauteuils, des coussins ainsi que des plaids dans lesquels vous aimez vous lover.
  • Allumez des bougies et écoutez des musiques douces et relaxantes…
  • Installez-vous confortablement avec un bon livre et une tasse de votre boisson préférée.
  • Profitez à fond de ces moments, car ils vous permettront de retrouver toute votre énergie.

Enfin, essayez dans la mesure du possible de trouver de la satisfaction dans tout ce que vous faites. Si les tâches ménagères, la paperasse ou les courses vous ont toujours semblé du temps perdu, c’est le moment idéal pour faire preuve de créativité. Mettez en place une meilleure organisation :

  • essayez le drive pour éviter de passer des heures dans les rayons d’une grande surface ;
  • améliorez le classement de vos papiers ;
  • notez sur votre agenda les dates d’échéance de paiement avec des rappels quelques jours avant, cela vous évitera de stresser le moment venu ;
  • faites le tri de tous les dossiers que vous avez sur votre ordinateur. Certains peuvent être à présent archivés sur un disque externe ou une clé USB. Cela vous permettra de gagner de la mémoire ;
  • supprimez tous les anciens mails totalement inutiles ;

Comment garder le moral dans un climat anxiogène ?

CoronavirusLe décompte quotidien des nouvelles contaminations, le nombre croissant de patients admis à l’hôpital ou en réanimation, tout concoure à créer un climat de peur, particulièrement chez ceux qui sont âgés et/ou atteints de comorbidités.

Je sais qu’il est difficile de lutter contre l’angoisse d’être contaminé et beaucoup d’entre nous sont pris entre le désir de voir leurs petits enfants ou leurs amis et la peur de tomber malade. Cette situation est source de détresse. Pour garder le moral, il faut absolument éviter de se laisser enfermer dans la spirale de la peur. 

Essayons de quitter le domaine des émotions pour nous recentrer sur le cognitif et tentons de raisonner. Nous sommes en permanence confrontés à des virus. Nous savons que la grippe saisonnière peut aussi se transformer en une maladie mortelle. Et pourtant chaque hiver nous continuons à vivre sans être obsédés par la peur de l’attraper.

Preuve en est que le nombre de personnes qui se font vacciner contre la grippe n’atteignait pas les 12 millions en 2019. Beaucoup d’entre nous étaient donc persuadés de ne pas prendre un grand risque et l’idée de se protéger contre la grippe n’était pas le réflexe de la majorité.

Le virus de la grippe ne nous empêchait pas de garder le moral. Et pourtant, durant l’hiver 2018/2019, la grippe a tué plus de 8 000 personnes ! Vous me direz, à juste titre, que cela n’a rien à voir avec le terrible bilan de la Covid-19, mais qui songeait alors à mettre en place des précautions élémentaires (nettoyage des mains, distanciation physique et port d’un masque en présence d’une personne malade) ? Bien peu d’entre nous, car la menace ne pesait pas au-dessus de nos têtes d’une manière aussi prégnante qu’en ce moment.

Que se serait-il passé, si on nous avait annoncé tous les jours ou même toutes les semaines, le nombre de personnes hospitalisées et le nombre de morts ? Prenez connaissance, ci-dessous, de ce qu’on pouvait lire dans le bulletin épidémiologique de Santé Publique France n° 28 du 21 octobre 2019 :

« L’épidémie de grippe a débuté début janvier en France métropolitaine, a atteint son pic au cours de la première semaine de février et s’est terminée fin février, soit 8 semaines d’épidémie […]. L’épidémie a été d’intensité modérée en médecine ambulatoire, mais a été caractérisée par un nombre élevé d’hospitalisations après recours aux urgences pour syndrome grippal (>10700) et de cas graves admis en réanimation (>1800). Cette épidémie a également été marquée par une surmortalité importante compte tenu de sa courte durée, avec environ 8100 décès attribués à la grippe  ».

Si ces informations avaient été portées à la connaissance d’un plus grand nombre de Français, je suis persuadée que la peur aurait fait son chemin. Il est certain que cette peur aurait été incomparable avec celle qui règne aujourd’hui, mais elle aurait été bien présente. Ainsi, après la sortie du vaccin, en octobre 2020, 4 millions de Français se sont fait vacciner en une semaine, ce qui a créé une pénurie temporaire dans les pharmacies !

Gardons le moral pour renforcer notre système immunitaire

Nous avons tous tendance à réagir sous le coup de l’émotion et à présent nous sommes psychologiquement fragilisés par la pandémie. Or, le stress induit par la peur diminue notre système immunitaire.

C’est ce qui ressort d’une étude menée par Sophie Ugolini, directrice de recherche Inserm au Centre d’Immunologie de Marseille-Luminy et son équipe :

« Les chercheurs ont notamment découvert que les récepteurs β2-adrénergiques inhibent tout particulièrement la réponse de certaines cellules immunitaires, les cellules Natural Killer (NK). Stimulés par les hormones du stress, les récepteurs β2-adrénergiques empêchent ces Natural Killer de produire un type de cytokine particulier requis pour permettre l’élimination des virus ».

Ces résultats doivent nous encourager à réduire au maximum les facteurs de stress et à nous concentrer sur l’élévation de notre immunité. Mais alors que faut-il faire ?

Selon le célèbre aphorisme de Voltaire « L’art de la médecine consiste à amuser le patient pendant que la nature le guérit », le rire est un excellent remède et semble avoir un effet sur le nombre et le niveau d’activité de nos cellules tueuses, les fameuses cellules NK (Natural Killer).

Alors, dans ces périodes troubles et favorables à la rumination, faites comme Norman Cousins qui souffrait d’une spondylarthrite ankylosante et à qui les médecins n’accordaient qu’une chance sur 500 de parvenir à la guérison. C’est en regardant des dizaines de films comiques qu’il a réussi à diminuer ses douleurs et à retrouver un meilleur état de santé.

Prendre les choses du bon côté, voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide, voilà une excellente manière de garder le moral dans des situations anxiogènes telles que celles que nous vivons.

Mon dernier conseil :  Intéressez-vous à la « rigolo thérapie ». Vous m’en direz des nouvelles !

 

 

 

 

 

 

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