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Injonctions Parentales | Positif et Négatif

  • Temps de lecture :7 min de lecture

Dans l’article « comment prendre une décision sans stresser », je vous avais promis de vous parler la prochaine fois des injonctions parentales. Elles tiennent une place importante dans la manière dont nous abordons notre vie et elles jouent un grand rôle dans la manière dont nous réagissons face à une situation difficile. Certains ressentent immédiatement de la peur, ce qui déclenche un stress négatif, tandis que d’autres se concentrent sur la meilleure façon de s’en sortir. Ils consacrent alors toute leur énergie (stress positif) à trouver des solutions pour agir et reprendre le contrôle de la situation.

Que sont les injonctions parentales ?

Pour Éric Berne, psychiatre américain décédé en 1970 et créateur de l’Analyse Transactionnelle, lorsqu’un enfant vient au monde, il a une confiance fondamentale en lui et dans les autres.

Au fur et à mesure qu’il grandit, il est confronté à différents contextes qui lui donnent l’occasion de collecter et de synthétiser de précieuses informations sur le monde qui l’entoure. Parallèlement, il reçoit en permanence des injonctions qui proviennent de ses parents et qui sont destinées à lui conférer une bonne éducation, c’est-à-dire celle qui lui permettra d’évoluer sans problème au sein de la société. Ces injonctions ont pour objectif de lui enseigner des règles de conduite pour qu’il se comporte correctement dans le groupe social dans lequel il évolue. Ces injonctions parentales sont donc intimement liées au milieu dans lequel ses parents vivent. Elles sont souvent influencées par la catégorie socioprofessionnelle à laquelle ils appartiennent.

Comment agissent les injonctions parentales ?

Les injonctions parentales participent activement à la construction de scénarios de vie (ou positions de vie). On peut les comparer à des textes qui auraient été écrits par un auteur et que des acteurs interprèteraient au cinéma ou au théâtre.

Ces injonctions agissent comme des drivers. Ce sont en quelque sorte des guides de conduite que l’enfant suit pour obtenir en premier lieu la reconnaissance de ses parents. C’est de cette manière qu’il se forge des convictions sur ce qu’il est et sur ce que sont les autres. Il construit alors son scénario de vie, généralement entre 5 et 7 ans. Cette construction n’est pas le fruit d’une réflexion rationnelle comme le ferait un adulte, mais elle est uniquement basée sur ses ressentis et sur ses émotions.

C’est ainsi que selon Éric Berne, les messages qui sont transmis par les parents à leurs enfants peuvent entraîner des comportements stéréotypés. Ces derniers risquent de devenir contraignants dans leur mode de vie, une fois arrivés à l’âge adulte, s’ils continuent à les honorer, sans jamais les remettre à question.

Injonctions parentales : côté positif et côté négatif 

Les injonctions parentales sont nombreuses, mais on peut dire que les plus marquantes sont : « Sois parfait », « Sois fort », « Dépêche-toi », « Fais plaisir » et « Fais des efforts ». La combinaison de ces cinq injonctions parentales et l’importance que nous allons leur donner feront de chacun d’entre nous un être unique.   

« Sois parfait »

C’est une injonction qui fait de nous des êtres plutôt organisés, méticuleux et toujours à la recherche du travail bien fait. L’inconvénient c’est qu’à force de vouloir être parfait, on peut devenir trop exigeant vis-à-vis de soi-même, redouter en permanence de commettre une erreur et devoir supporter le jugement négatif des autres. Cette crainte constante de nous tromper nous entraîne souvent à renoncer à prendre une décision ou à agir. 

Dans le langage de nos parents, cette injonction se traduit souvent par une demande toujours plus forte de réussite. Vous rentrez de l’école en annonçant avec fierté que vous êtes classé second et on vous dit qu’avec un peu plus de travail, d’attention, de persévérance… vous auriez pu être le premier  !

« Sois fort »

C’ est une injonction qui nous permet de ne pas nous apitoyer sur nous-mêmes lorsque nous essuyons un échec et de rechercher plutôt la bonne solution pour réussir la prochaine fois. Son revers est de nous transformer en des personnages intransigeants, qui exigent toujours plus de leurs collaborateurs, leurs amis ou leur conjoint et qui cultivent un éventuel mépris pour ceux qui leur apparaissent comme des êtres faibles.

Cette injonction se traduit par de petites phrases comme celles-ci « Tu es tombé, tu t’es fait mal, mais tu ne dois pas pleurer et rester fort », « Un garçon ne pleure pas » ou encore « Ce qui ne tue pas rend plus fort » qui est certainement la plus célèbre !

« Dépêche-toi »

C’ est une injonction que nous avons tous entendue des dizaines ou, devrais-je plutôt dire, des centaines de fois dans notre enfance. Elle nous permet d’apprendre à gérer le temps et à être rapidement réactifs. Mais trop répétée, elle fait monter la pression jusqu’à la maintenir toujours présente. Cela peut nous rendre plus agités que réellement actifs.

« Fais plaisir »

C’est également une injonction couramment utilisée par nos parents, fréquemment accompagnée de « Sois gentil ». Qui n’a pas entendu : « Fais plaisir à ta sœur, elle est plus petite que toi », « Finis ton assiette pour faire plaisir à maman », « Fais plaisir à ton père, appelle ta grand-mère ».

Cette injonction a l’avantage de faire de vous un être très sociable, apprécié de tous et dont la compagnie est souvent recherchée. Mais en contre-partie, pris au pied de la lettre, elle va vite devenir une source d’angoisse. Comment oser refuser ce que l’on vous demande sans prendre le risque de ne plus être aimé ?

« Fais des efforts »

C’est l’injonction qui nous apprend la persévérance. Elle nous incite à ne pas renoncer devant le moindre obstacle. Elle nous prépare à accepter le fait que la vie est parfois difficile et que rien ne s’obtient sans le mériter. Le revers, c’est que nous finissons par penser que tout est compliqué et que rien de bon ne peut nous arriver si la tâche à accomplir ne demande pas d’immenses efforts.

 

Dans mon prochain article, je vous parlerai des scénarios de vie qui sont toujours influencés par notre passé, mais qui peuvent être modulés dans notre présent pour envisager un futur qui soit plus satisfaisant. Il ne faut jamais oublier que rien n’est figé dans notre existence. Nous pouvons à tout moment décider d’actionner des leviers pour modifier des attitudes et des comportements qui nous pénalisent.

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Cet article a 2 commentaires

  1. Anastacia

    Merci pour cet article. Ces injonctions étant aussi fournies par l’école, je suppose que vos enfants (si vous en avez) ne vont pas à l’école.
    Anastacia

    1. Michèle DAVID

      Bonjour Anastacia, merci pour votre commentaire.

      Vous avez tout à fait raison de faire cette remarque, car les injonctions données durant la scolarité des enfants par certains de leurs enseignants jouent un rôle important dans leurs scénarios de vie, surtout si elles viennent conforter celles qu’ils ont déjà reçues dans leur plus tendre enfance.

      Cet article était consacré aux injonctions parentales et n’allait pas au-delà, sinon j’aurai parlé de ce point qui est très important et dont j’ai remarqué les effets lorsque ma fille était jeune.

      Je vous souhaite un excellent week-end.
      Cordialement,
      Michèle