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Et si vous adoptiez la méthode Coué

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Je pense que certains d’entre vous n’ont jamais entendu parler de la méthode Coué. Pour d’autres, elle consiste simplement à se répéter que l’on est heureux en toutes circonstances. Faisons un peu le point sur cette technique que nous devons à un pharmacien français, Émile Coué.

Qui était donc Émile Coué ?

La méthode d'Emile Coué

Émile Coué de la Châtaigneraye naît à Troyes, le 28 février 1857. Il est issu d’une famille assez modeste même s’il appartient à la petite noblesse bretonne. Son père a été ruiné par la révolution. C’est un élève brillant puisqu’il obtient deux baccalauréats (l’un en philosophie, l’autre en sciences). Il a la vocation de devenir chimiste. Mais il écoute les conseils de son père qui l’oriente plutôt vers une carrière de pharmacien. Avant de se lancer dans ces études, il fait un stage de trois ans dans l’officine de la Madeleine. Il décroche son diplôme de pharmacie de premier grade en 1882 avec les félicitations du jury. Il s’installe alors à Troyes où il exercera vingt ans avant de se retirer à Nancy.

Dans quelles circonstances Émile Coué a-t-il découvert le pouvoir du mental ?

C’est au cours de ses rencontres quotidiennes avec des malades qu’Émile Coué constate l’influence du moral sur le physique.

La potion ou le placebo d'Emile CouéUn jour, il se trouve face à une femme qui lui demande de lui confectionner une potion qui, à ses dires, doit la soulager. Or, il s’aperçoit qu’il n’est pas autorisé à utiliser les produits entrant dans la fabrication de ce remède. Ne voulant pas abandonner cette malade à sa douleur, il décide de lui remettre une préparation à base d’eau distillée aromatisée, en lui précisant qu’elle est souveraine, mais qu’il faut l’utiliser avec précaution.

Il lui avait tout simplement préparé un placebo !

Quelque temps après, la femme revient et lui annonce qu’elle ne souffre plus. Cela a donc fonctionné. L’idée que ce médicament contenait des composants puissants avait suffi à lui faire recouvrer une bonne santé physique.

En quelque sorte, Émile Coué assistait à une guérison du corps par le mental. Partant de ce constat qui va se renouveler à plusieurs reprises, il décide de ne pas en rester là et entreprend de découvrir quel mécanisme s’est mis en route. Il décide donc d’utiliser, au service de la psychologie, la méthodologie expérimentale qu’il a apprise pendant ses années d’études pharmaceutiques.

Émile Coué part pour Nancy

Sa femme le convainc alors de se rendre à Nancy pour prendre contact avec le Docteur Liebault qui s’est spécialisé dans l’hypnose et porte surtout l’accent sur les bienfaits de la suggestion verbale.

Freud et l'inconscient Il rencontrera d’ailleurs Freud en 1889 et l’on peut penser que l’ensemble de ses recherches sera fort utile à ce dernier pour ses travaux sur l’inconscient et la névrose.

Pour ceux que cela intéresse, il est possible de consulter ici son livre Du sommeil et des états analogues considérés surtout au point de vue de l’action du moral sur le physique.

Émile Coué découvre l’École de Nancy

Émile Coué rencontre également le docteur Bernhaim qui, avec le docteur Liebault, le docteur Beaunis et le juriste Liégeois forment l’École de Nancy, en opposition avec Jean-Martin Charcot et son École de la Salpêtrière. Il réside à Nancy de 1896 à 1900 et se consacre entièrement à ses travaux sur l’hypnose et la psychologie. Faute de moyens financiers, il doit quitter Nancy avec beaucoup de regret pour reprendre la direction de son officine qu’il avait laissée en gérance. Après une dizaine d’années de labeur intense dans sa pharmacie, il peut enfin retourner vivre à Nancy en 1910.

Cependant, pendant les 10 ans passés à Troyes, il va continuer à se pencher sur l’hypnotisme. Il donne des conférences et reçoit des visites de personnes venant de l’étranger. En 1904, il crée la Nouvelle École de Nancy. Il bénéficie alors de nombreux appuis, dont celui du Docteur Paul Joire (professeur à l’institut psycho-physiologique de Paris et président de l’institut universel d’études psychiques). Pour ceux qui voudraient aller plus loin, son livre Traité de l’hypnotisme expérimental et thérapeutique — Ses applications à la médecine, à l’éducation et à la psychologie peut être consulté ici.

Émile Coué commence alors à formaliser sa méthode sur l’autosuggestion. Il connaît une gloire internationale et se rend dans différents pays, dont les États-Unis. Il décèdera le 2 juillet 1926 des suites d’une pneumonie.

Certains médecins l’ont discrédité du temps de son vivant, voire ridiculisé, en mettant en avant qu’une méthode aussi simple ne pouvait pas être efficace ! Après son décès, Émile Coué, qui a laissé peu d’écrits, sera assez vite oublié.

En quoi consiste la méthode Coué ?

« Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux »

Voilà la formule magique qu’Émile Coué conseillait de répéter 20 fois à voix haute, en égrenant une corde sur laquelle se trouvaient 20 nœuds.

« ça passe, ça passe, ça passe »

C’est la phrase consacrée en cas de douleur. Ces mots ont d’ailleurs souvent fait sourire les Nancéiens qui s’amusaient à les compléter par « et ça trépasse ».

Si Émile Coué a mis cette maxime au point, ce n’est pas par hasard. Elle repose sur de nombreuses observations qui l’ont amené à faire certains constats. Il prend comme axiome que l’imagination est la première faculté de l’homme et tire les conclusions suivantes :

  • La loi de l’effort converti ou la prévalence de l’imagination sur la volonté. Cette loi met en avant le fait que « Chaque fois qu’il y a conflit entre l’imagination et la volonté, c’est toujours l’imagination qui l’emporte et, dans ce cas, non seulement nous ne faisons pas ce que nous voulons, mais nous faisons précisément le contraire de ce que nous voulons et plus nous faisons d’efforts volontaires, plus nous faisons le contraire de ce que nous voulons ».
  • La puissance de l’imagination. Emile Coué disait ainsi « Toute idée que nous nous mettons dans l’esprit devient réalité (dans le domaine de la possibilité) ; si, étant malades physiquement et moralement, nous nous mettons dans l’esprit l’idée de guérison, la guérison vient ».
  • L’imagination alliée à la volonté font plus que de s’additionner, elles multiplient leurs forces. Si l’imagination entre en conflit avec la volonté, c’est toujours l’imagination qui gagne.
  • L’autosuggestion peut diriger l’imagination.

Comment utiliser la méthode Coué ?

Pour son auteur, cette méthode est applicable pour tous, à l’exception de « ceux qui ne veulent pas comprendre » et de « ceux qui ne peuvent pas comprendre » (en raison d’un quotient intellectuel très limité, ce qu’Émile Coué appelait les arriérés).

Partant du principe que deux pensées ne peuvent pas se superposer dans l’esprit humain, mais seulement se juxtaposer, toute pensée qui occupe l’esprit va s’imposer comme une vérité et se transformer en acte.

En ce qui concerne la suggestion curative, Émile Coué insistait sur le fait qu’elle doit être pratiquée uniquement par un spécialiste. Par contre, il conseillait l’autosuggestion consciente que chacun peut pratiquer facilement et sans danger. Ainsi, il préconisait de se répéter, comme une litanie, chaque matin en se réveillant et chaque soir en se couchant, la fameuse phrase « Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux » et cela vingt fois de suite. Le but de ces répétitions est que la phrase pénètre l’inconscient et qu’elle agisse.

Dans la journée, en cas de souffrance physique ou morale, il suffit alors de répéter de la même manière « ça passe, ça passe, ça passe ». Emile Coué précisait tout de même que cette incantation n’était pas destinée à remplacer une consultation chez un médecin !

Conclusion

La conclusion à laquelle on arrive aisément est que cette méthode est un outil très utile pour renforcer la confiance en soi. Elle est basée sur des pensées positives qui balaient toute idée consistant à se dévaluer.

En cas de douleur, se concentrer sur tout autre chose est souvent efficace et chacun a eu l’occasion de pratiquer la méthode Coué sans s’en rendre compte, tout comme Monsieur Jourdain qui était ravi de faire de la prose à longueur de journée sans le savoir.

Enfin, on ne peut pas ignorer que cette méthode est à l’origine d’autres techniques, dont la sophrologie, les thérapies orientées vers les solutions, la programmation neuro-linguistique (PNL) et la visualisation positive.

Alors qu’en dites-vous ? Si vous décidez d’expérimenter la méthode Coué dans les jours qui viennent, n’hésitez pas à me faire part des résultats obtenus dans vos commentaires.

Sources

http://www.academie-medecine.fr/pharmacologie-de-lame-ou-le-mystere-du-placebo/

https://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_1962_num_50_175_7617

 

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