On ne trouve pas d’équivalent du mot « coping » dans la langue française. Mais dans une traduction littérale, on pourrait dire que cela signifie « faire face à… ». C’est une réponse comportementale que nous apportons lorsque nous sommes confrontés à une menace ou à une situation contraignante. Il s’agit donc d’une stratégie d’adaptation ou d’ajustement.
Le coping consiste à réduire la tension occasionnée par la situation stressante et à résoudre les problèmes qu’elle occasionne.
Plusieurs modèles ont vu le jour particulièrement sur l’ajustement face à la maladie chronique, mais ils peuvent être utilisés dans d’autres situations stressantes.
Le coping selon la théorie cognitive du stress de Lazarus et Folkman
Selon ces deux psychologues, le stress ne provient pas de l’événement lui-même, mais d’un rapport entre notre évaluation de la gravité de la situation et les ressources internes et externes dont nous pouvons disposer pour y faire face.
Dans un premier temps, nous allons évaluer le degré de gravité de la situation. Cette évaluation sera différente selon notre personnalité, mais aussi notre état physique et des variables contextuelles. Tous ces facteurs sont considérés comme des filtres qui vont quantifier l’impact ressenti.
Dans un deuxième temps, nous évaluons nos ressources pour contrôler la situation en mettant en place le processus de coping le mieux adapté pour répondre à la situation stressante. Il s’agit alors de maîtriser au mieux les effets de la menace, pour diminuer son impact sur notre bien-être.
Dans le cas présent du confinement, la menace se définit comme une privation d’une part de notre liberté, d’un changement inique de nos habitudes et d’un renoncement à nos projets à court et moyen terme.
Deux types de coping existent. L’un est centré sur le problème, tandis que l’autre est centré sur l’émotion.
Confinement – Stratégies de coping centrées sur le problème
Accepter la situation
La révolte ou la colère représentent une dépense d’énergie inutile. Une situation stressante doit d’abord être évaluée le plus objectivement possible, puis acceptée. Ce n’est qu’après qu’il sera possible de mettre en œuvre toutes les ressources disponibles pour en diminuer les effets.
Diminuer les effets négatifs
Dans le cas du confinement que nous vivons actuellement et qui nous contraint à rester chez nous, nous sommes coupés de toute vie sociale. Ne plus pouvoir se rendre à son travail, accompagner ses enfants à l’école ou rendre visite à nos proches peut engendrer une perte de repères. Il nous faut donc réorganiser nos journées en fonction de la nouvelle donne pour essayer de conserver un rythme le plus proche possible de celui qui était habituel.
Dédramatiser et faire preuve d’humour
La manière dont nous abordons une situation inhabituelle et dérangeante joue un rôle important sur notre état mental. Cependant, nous ne devons pas oublier que tout événement négatif peut cacher des aspects positifs. À nous de découvrir les bienfaits de ce confinement : un temps de pause, un moment favorable à une introspection, une épreuve salutaire dans un monde où tout va trop vite…
Se distraire
Plutôt que de nous laisser envahir par des pensées moroses ou de regarder en boucle des chaînes d’information, une bonne stratégie consiste à regarder une comédie, des reportages qui nous permettent de nous évader, des films d’anthologie, etc. Tout ce qui peut nous faire oublier pendant quelques heures la situation déplaisante que nous vivons mérite d’être mis en œuvre.
La recherche de soutien social matériel
Il peut s’agir d’une recherche d’informations ou d’aides financières. Pour tous ceux qui se retrouvent sans rentrées d’argent à la suite de la fermeture de leur entreprise ou de leur commerce, c’est souvent le cœur du problème à résoudre.
Confinement – Stratégies de coping centrées sur l’émotion
La religion
Pour les croyants, elle peut être d’un grand secours dans des périodes particulièrement stressantes. Considérer qu’un événement n’arrive pas sans raison et qu’il y a derrière un « dessein divin » peut être la source d’un grand réconfort.
L’expression de ses sentiments
Exprimer son désarroi et ses peurs permet d’apporter un certain apaisement. Cependant, ce n’est pas une stratégie d’ajustement efficace. En effet, si vous vous laissez envahir par vos émotions négatives, jour après jour, elles risquent de vous entraîner vers une grande détresse émotionnelle.
La consommation de substances
Il s’agit certainement de la plus néfaste des stratégies de coping. La consommation d’alcool, de tabac ou de psychotropes pour lutter contre l’angoisse apporte un soulagement très temporaire, suivi d’une détresse émotionnelle encore plus intense, accompagnée de son cortège de regrets.
Facteurs impliqués dans le choix de la stratégie de coping
Les principaux facteurs qui entrent en ligne de compte dans la stratégie d’ajustement adoptée sont l’âge, le sexe, les ressources sociales auxquelles nous pouvons faire appel, les traits de caractère et le mode de vie. C’est pourquoi la situation que nous vivons actuellement fait ressortir d’une manière encore plus prégnante les inégalités qui existent dans notre société.
Pour conclure, j’ajouterai que, quel que soit le type de coping adopté, il ne va pas évoluer de façon linéaire, puisque nous allons l’adapter en fonction de l’évolution de la situation.