Tous les jours, nous prenons des décisions et même plusieurs fois par jour. Elles ne nous posent pas de problèmes tant qu’elles n’ont pas de conséquences majeures sur notre avenir. Par contre, certaines d’entre elles impactent notre vie et nous sommes parfois tentés de fuir cette responsabilité. Nous avons peur de nous tromper. Il est temps de combattre le stress que procure la prise de décision en apprenant comme ne pas fuir devant les choix difficiles.
Reprenons l’exemple évoqué dans l’article « Quels sont les événements qui déclenchent le stress » et imaginons que vous êtes confronté à un choix concernant votre vie professionnelle. Il peut s’agir d’accepter un nouvel emploi, de décider de vous lancer dans une entreprise individuelle plutôt que de rester au chômage, de tenter une expatriation… Bref toutes les situations où vous vous trouvez confronté à un choix difficile. Elles sont souvent un déclencheur de stress rien que d’y penser. Pourtant ces situations demandent de garder son sang-froid pour se donner toutes les chances de faire des choix les plus objectifs possible.
Quelle stratégie adopter face à une décision stressante dans la vie professionnelle ?
Reprendre son calme
Peu importe la manière dont vous êtes confronté à un choix, que cela soit en face de votre directeur ou toute seule chez vous, la première des choses à faire est de ne pas céder à la panique. Vous vous souvenez que le stress induit une réaction immédiate du système sympathique avec, entre autres phénomènes, une accélération du rythme cardiaque et de la respiration. Pour stopper cet engrenage en quelques minutes, respirez pendant 5 secondes puis expirez pendant le même temps. Au moment de l’inspiration, essayez de visualiser tout le bienfait de l’air qui pénètre par vos voies respiratoires et qui oxygène votre cœur. Sur l’expiration, visualisez l’expulsion de tout ce qui pollue votre organisme.
Prendre le temps d’évaluer la situation
Quelle que soit la décision que vous devez prendre, il est rare que l’on vous demande une réponse dans l’immédiat ou que vous soyez tenu de vous lancer dans un projet dans la minute qui suit. Vous avez généralement de quelques jours à quelques semaines pour réfléchir. Vous devez profiter de ce laps de temps pour réunir un maximum d’éléments qui vous aideront à y voir plus clair.
Laisser parler ses désirs : Oser être égoïste !
Commencez par prendre deux feuilles de papier. Sur la première, notez « Je fonce », sur la seconde « Je ne bouge pas ». Puis allez vous isoler et concentrez-vous sur un des choix possible en essayant d’imaginer quelle serait votre vie en fonction de cette option. Mettez-vous en situation, laissez parler votre intuition et analysez les émotions qui vous envahissent (joie, exaltation, crainte, peur, anxiété, colère…), puis inscrivez-les sur la page correspondante. Faites de même pour la deuxième option.
Cette étape est primordiale, car la personne qui est au centre de cette décision, c’est vous. C’est votre vie qui va ou ne va pas changer. Bien sûr, si vous vivez en couple, si vous avez des enfants, ils subiront eux aussi ces changements. Mais dans cette première phase, il est indispensable ne pas tenir compte des conséquences sur les autres (conjoint, parents, enfants, amis…). Rassurez-vous, le moment viendra ! Dans l’instant présent, face aux deux possibilités, vous devez vous concentrer uniquement sur ce que vous ressentez à l’idée de « foncer », puis ce que vous ressentez à l’idée de « ne pas bouger ». Notez tout ce qui vous passe par la tête.
Vous pouvez parfaitement faire cet exercice sur deux jours, un pour « Je fonce » et l’autre pour « Je ne bouge pas ». Le principal c’est d’étudier ces choix l’un après l’autre. Ne sautez pas d’une potentielle décision à l’autre, cela ne ferait qu’embrouiller un peu plus vos idées.
Si la décision que vous devez prendre n’a pas une incidence profonde sur l’avenir de vos proches, il est possible que ce simple exercice suffise à vous orienter dans votre choix. Si par contre, vous n’êtes pas seul à subir les conséquences de votre option ou si vous préférez prendre un avis auprès de votre famille ou de vos amis, vous aurez tout le temps de le faire avant votre sélection finale.
J’insiste sur le fait qu’il est très important de vous pencher d’abord sur vos émotions, car il sera plus difficile de le faire après, lorsque chacun aura émis un avis sur la situation. Même inconsciemment, vous serez influencé et votre désir n’aura pas eu vraiment le temps de s’exprimer. Vos propres ressentis seront entachés par l’opinion des autres.
Cet exercice n’est pas facile. Il demande de vous concentrer sur vous et rien que sur vous et cela est souvent contraire à ce que nous avons l’habitude de faire selon les injonctions parentales qui ont baigné notre enfance et notre adolescence. Je traiterai plus particulièrement ce sujet dans le prochain article. Le plus souvent, lorsqu’il s’agit de notre vie professionnelle, nous pensons un peu à nous puis très rapidement aux conséquences de nos actes sur autrui. Mais n’oubliez pas que vous n’en êtes pas encore au stade de l’action, mais seulement à celui de la réflexion.
Désir de foncer (ou de ne pas bouger) | le temps est venu de rationaliser !
Vous devez à présent lister les conséquences que votre décision va engendrer (les positives et les négatives), les ressources dont vous disposez pour réussir, celles qui vous manquent et que vous pourriez éventuellement acquérir. Ce récapitulatif vous sera très utile lorsque vous passerez à la deuxième étape qui consistera à en parler avec les autres. Vous aurez alors tous les arguments en main pour répondre à ceux qui ne trouvent pas votre décision judicieuse. Vous pourrez les exposer calmement et ils auront plus de poids.
Prendre sa décision et se tourner vers l’avenir
Vous avez suivi mes conseils et vous avez pris votre décision de la manière la plus objective possible. Vous ne vous êtes pas laissé dominer par toutes les peurs qu’engendre un éventuel changement dans votre vie professionnelle. Vous avez donc pris le temps de chasser le stress négatif, de retrouver votre calme et d’utiliser toute votre énergie (stress positif) pour prendre la décision de foncer ou de ne pas bouger. À présent, et quoi qu’il arrive, vous ne devez jamais regretter votre choix et vous accabler de reproches si le résultat n’est pas à la hauteur de vos espérances. Dites-vous que vous ne pourrez jamais savoir ce qui se serait réellement passé si vous aviez pris la décision opposée.
C’est la raison pour laquelle, je termine cet article en vous incitant à lire et relire cette très belle phrase de Marston :
« Une décision parfaite est une décision qui ne se prend jamais. Au lieu de chercher à faire le choix parfait, faites un choix basé sur vos meilleurs informations et instincts et allez de l’avant. »
Des questions ? N’hésitez pas à me les poser, je prendrai beaucoup de plaisir à vous répondre.